La fusion HP-RDS vue par Daniel Chaffraix, président d’IBM France

Publié le par SUD EDS France

Avec le rachat d'EDS, HP devient numéro deux des services et se présente comme un concurrent d'IBM. Comme percevez ce nouvel acteur ?

D.-C. : D'abord ce n'est pas un nouvel acteur. EDS est présent sur le marché depuis bien longtemps et son rachat par HP ne change pas grand chose. Sachant que HP/EDS n'est présent que sur l'activité GTS, mais pas sur GBS. Ensuite j'observe cette fusion avec beaucoup attention et, pour être franc, je ne vois pas, comment cette association peut réussir. Une entreprise de services c'est avant tout des hommes et des compétences. Or ce qui est publié c'est que l'essentiel des compétences d'EDS vont être supprimées avec la restructuration en cours. J'ai lu qu'on parlait de 500 personnes en France sur les 2000 que compte EDS.

HP (désormais avec EDS) est  un acteur que je respecte en tant que concurrent. Mais là encore, je ne comprends comment il est possible de couvrir un portefeuille de solutions aussi large allant de produits très grand public à des solutions orientées exclusivement entreprise. De posséder autant de business models. Dans les appels d'offre en services, nous ne rencontrons pas EDS très souvent en France, hormis sur les affaires remises en concurrence et sur lesquelles il est déjà présent.

EDS a été une entreprise fantastique, mais qui a été fragilisé suite à de mauvais contrats comme celui avec l'US Navy et pour lequel il a perdu de l'argent et à des problèmes de management. Je crois qu'HP a racheté une entreprise fragilisée.

Autre différence entre IBM et HP, nous étions déjà largement présents sur les services lorsque nous avons racheté l'activité conseil de PriceWaterHouseCoopers Consulting ce qui n'était pas le cas d'HP dont la présence dans les services était très réduite avant le rachat d'EDS. Les services constituent une activité extrêmement exigeante . Depuis 15 ans qu'IBM est dans ce business, nous comptons à ce jour 175 000 spécialistes des services dans 170 pays.
Pour nous, nous ne souhaitons pas entrer dans la course au chiffre d'affaires, mais bien de nous concentrer sur la valeur ajoutée et sur les marges. Et pour cela, nous investissons massivement en Recherche et Développement avec 300 chercheurs uniquement dédiés au monde de l'entreprise. On notera que le nombre de brevets d'IBM dans les domaines du logiciel et des services a augmenté de 20% depuis 2003.


Propos recueillis par Guy Hervier pour ITR Manager - 24 octobre 2008

http://www.itrmanager.com/articles/83420/daniel-chaffraix-president-ibm-france-br-temps-difficiles-constituent-autant-opportunites.html

Publié dans Revue de presse

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article