Salaires : en avril, grèves à la file

Publié le par SUD EDS France

LEXPRESS.fr

Quel est le point commun entre Virgin Megastore, La Redoute ou Coca-Cola? Ces firmes sont le théâtre de bras de fer entre syndicats et direction à propos des augmentations de salaires. Les conflits s'enlisent parfois depuis des semaines. Tour d'horizon de ces mouvements.

Faire la grève pour gagner plus. Cela pourrait être la phrase du mois d'avril, au vu de la multiplication des revendications salariales dans le secteur privé. Souvent, des mouvements se répandent dans plusieurs sites d'une même entreprise. Les employés de sociétés différentes se rejoignent même parfois pour donner davantage d'écho à leurs demandes. Avec en filigrane, la défense de leur pouvoir d'achat. Lexpress.fr dresse la liste des principaux mouvements.

La Redoute et les 3 Suisses
Ce vendredi, 200 à 300 grévistes de la Redoute (groupe PPR) occupent le principal entrepôt de la société, à Wattrelos (Nord). Les salariés réclament depuis début avril des augmentations de salaires de 150 euros nets par mois, ainsi que l'embauche de 300 interimaires et le paiement des heures de grève. En réponse, la direction a proposé une hausse de 4,48% (50 euros bruts) par mois, portant le salaire minimum dans la firme à 1325 euros. Une offre insuffisante pour les syndicats de l'entreprise de vente par correspondance.

Lors d'une manifestation à Roubaix, il y a une semaine, les employés grévistes de la Redoute s'étaient fait rejoindre par ceux des 3 Suisses, la société concurrente, basée à Croix. Eux aussi réclament des hausses de salaires, que la direction refuse de leur accorder avant l'été. La CGT rappelle qu'en juin 2006, la direction avait décidé un gel des salaires pour deux ans, sans concertation avec les employés. L'objectif officiel était de sauver 400 emplois, alors que, selon le syndicat, les actionnaires auraient empoché 51 millions d'euros de dividendes la même année...

Coca-Cola
Les salariés veulent 6% d'augmentation et une prime de 80 euros par mois. Les unités de production de Dunkerque (Nord) et Grigny (Essonne) sont encore en grève. Le mouvement de l'usine de Clamart n'aura duré que ce vendredi, ses salariés ayant obtenu une hausse de 5 à 6%, soit plus que l'inflation. Aux Pennes-Mirabeau (Bouches-du-Rhône), des débrayages continuent tout de même par solidarité avec les autres usines, même si les syndicats y ont obtenu la prime réclamée initiale. La CFDT réclame à la direction l'extension de cette décision aux autres sites. Les employés du groupe refusent une revalorisation des primes individuelles au mérite, insistant pour des mesures bénéficiant à l'ensemble d'entre eux.

Virgin Megastore
Une grève a touché plusieurs magasins ce vendredi, en même temps que la tenue de négociations entre l'intersyndicale CFDT-CFTC-CGT-FO-SUD et la direction. Les partenaires sociaux reclament un "salaire net à quatre chiffres, transport et ticket restaurants inclus" pour tous les salariés à temps plein, ainsi qu'un calcul plus avantageux de la prime d'ancienneté et le respect du volontariat du travail dominical. Selon Sud, la direction aurait proposé 1,3% d'augmentation générale, alors que les syndicats réclamaient au moins 3,2%.

ST Microelectronics
Les salariés du site de Rousset (Bouches-du-Rhône) réclamaient une augmentation générale pour compenser l'inflation, et un relèvement des bas salaires d'au moins 100 euros. Les employés ont fait grève pendant trois semaines. Ils ont finalement accepté le 10 avril une "prime de performance" représentant 1,9% du salaire brut de base mensuel, en plus de l'augmentation de 1,7% du salaire brut et celle de 1% de la prime au mérite. Un résultat "qui n'est pas négligeable" selon la CGT. Les salariés d'un autre site, celui de Crolles (Isère), réclamaient encore des augmentations, il y a une semaine la CGT dénonçant de "pseudos négociations nationales".

L'Oreal
Une journée de grève avait été organisée le 18 février, suivie par 5% des 12 000 salariés du groupe. Une centaine de salairés étaient venus défiler devant le siège du groupe à l'appel de la CGT le 25 mars. Les syndicats dénonçaient l'absence d'augmentation générale des salaires en 5 ans et réclamaient une hausse égale à l'inflation, en plus de la récompense liée au mérite. Mais c'est en avril, le 10, que s'est dénoué le feuilleton des négociations. Résultat: une hausse générale de 480 euros pour l'ensemble de l'année 2008.

Et aussi: Crédit Agricole Aquitaine, le casino de Monaco, les agents de sûreté de l'aéroport de Roissy...

 

Publié dans Revue de presse

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