Les syndicats de Capgemini réclament des augmentations de salaires générales

Publié le par SUD EDS France

LE MONDE | 16.05.08

es revendications salariales s'intensifient aussi dans le secteur de l'informatique et du conseil, pourtant largement constitué de cadres diplômés. Jeudi 15 mai, l'intersyndicale CFDT, CGT, CFE-CGC, CFTC et FO de Capgemini, première société de services informatiques (SSII) française, appelait à une grève nationale pour " apporter rapidement des solutions à la perte réelle du pouvoir d'achat".

Quelque 2 000 salariés de la SSII se sont mobilisés partout en France, selon les syndicats. " Nous n'en avons recensé que 850 sur nos 21 000 collaborateurs hexagonaux (80 000 dans le monde). Pour la plupart, ils n'ont débrayé qu'une heure ou deux. La participation est en net recul par rapport à celles du 28 mars et du 1er avril", se félicite un porte-parole de la direction. " Dans notre secteur, il est difficile de mobiliser les gens, car la plupart sont dispersés en mission chez les différents clients du groupe", répond Mourad Ben Marzouk, représentant CGT pour l'Ile-de-France de Sogeti (filiale de Capgemini).

A la suite des deux premières mobilisations, la direction de Capgemini n'a accepté de revaloriser que des "compléments de salaires" : 1 euro de plus par ticket restaurant (ils passeront à 8 euros de valeur faciale), plus 3 % pour les indemnités kilométriques et plus 2 % pour les frais de déplacement.

Elle a aussi proposé d'octroyer une prime annuelle de 500 euros brut à 4 % des plus bas salaires (contre 2 % avant) et d'augmenter de 1,5 % les salaires inférieurs à 42 800 euros annuels qui n'auraient pas évolué depuis deux ans. " Des miettes" pour M. Ben Marzouk, qui rappelle que l'intersyndicale réclame une augmentation collective des salaires : " Tout le monde est concerné même si certains, meilleurs négociateurs que d'autres, arrivent à décrocher des augmentations individuelles."

LES JEUNES DIPLÔMÉS PRIVILÉGIÉS

Une centaine de grévistes de Capgemini s'était réunie, jeudi, sur le parvis du quartier d'affaires de La Défense (Hauts-de-Seine). " Cela fait cinq ou six ans que je n'ai pas été augmenté", témoigne Gérard Miro, un salarié, qui regrette que " la direction refuse d'indexer les salaires sur l'inflation". " Depuis 2006, l'activité croît mais les salaires ne suivent pas", renchérit Dana Shishmanian, ingénieure - en 2007, Cap Gemini a réalisé un profit de 440 millions d'euros, en hausse de 50 %. " A partir de 40 ans, les gens sont considérés en fin de carrière et les augmentations de moins en moins envisageables. Les employés n'arrivent plus à obtenir de formation. La direction privilégie les jeunes diplômés", regrette encore Mme Shishmanian. Partir à la concurrence pour espérer de meilleurs salaires ? " Les autres SSII payent pareil", affirme un autre salarié. " On constate une maîtrise générale des salaires dans les SSII : elles attirent les débutants avec des rémunérations élevées, mais c'est un piège, parce que très vite, ils stagnent", selon M. Ben Marzouk.

La mobilisation va-t-elle gagner d'autres SSII ? Les négociations de branche avec le Syntec (l'organisation patronale des SSII, des sociétés d'ingénierie et des spécialistes de l'événementiel, 800 000 salariés en tout) sur une revalorisation des minima salariaux " piétinent" selon les syndicats. La CFDT appelle à une journée de manifestation nationale pour l'ensemble de la branche, le 12 juin.

Cécile Ducourtieux et Pierre Rabotin
Article paru dans l'édition du 17.05.08

Publié dans Revue de presse

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